Le 22 février 2016, au plus fort de la crise migratoire et quelques jours avant la fermeture de la route des Balkans, l’Avocat du Peuple d’Albanie, M. Igli Totozani, en sa qualité de Président de l’Association des Ombudsmans de la Méditerranée (AOM), a effectué une visite à Tabanovce en Macédoine, dans un centre d’accueil et point transitoire de passage des migrants/refugiés à la frontière avec la Serbie. Le président de l’Association était accompagné de l’Ombudsman de la Macédoine M. Ixhet Memeti, de la Défenseure du Peuple espagnol, Mme Soledad Becerril, ainsi que des représentants du Défenseur des Droits de France, en qualité de Secrétaire général de l’AOM.
“Il s’agit d’une mission de recueil de faits sur le terrain, de surveiller si le traitement et les conditions des migrants/refugiés sont conformes aux normes internationales“, a dit le Président de l’AOM, ajoutant que “les pays membres de l’AOM vont aboutir les prochains jours à une déclaration conjointe sur la situation des migrants transitant le territoire des pays de la Méditerranée“.
Le président de l’AOM a apprécié le travail de l’Ombudsman de la Macédoine, en le rassurant de l’appui nécessaire de l’Association. Il a souligné aussi les efforts des gouvernements des pays de la région pour faire face à cette situation urgente extraordinaire.
Au cours de sept derniers, ce point transitoire a déjà vu passer 700 000 migrants/refugiés vers la Serbie, pour entrer ensuite dans le territoire des pays membres de l’Union Européenne. Durant la visite, le centre abritait 617 personnes originaires d’Afghanistan.
Monsieur Totozani a souligné l’importance d’une coopération et d’une meilleure coordination entre les différents acteurs aux niveaux local, régional, européen et international, puisque ce flux migratoire provoque une situation qui exige une participation exhaustive d’acteurs afin d’assurer la protection des droits et des libertés des personnes dans le besoin.
La région de la Méditerranée fait face actuellement aux flux migratoires mixtes des demandeurs d’asile qui fuient la guerre, mais aussi des migrants économiques, victimes de traite, des enfants non accompagnés, etc. La présence des catégories de personnes vulnérables demandant une protection spécifique oblige les institutions des Ombudsmans et Médiateurs dans tous les pays de collaborer avec leur gouvernement pour mieux faire face aux défis liés à l’identification et la protection de ses individus.
En 2017, l’AOM a défini sa stratégie et son plan d’action, sur la base des engagements de la Déclaration de Tirana, adoptée le 08 septembre 2016. Différentes visites sur place ont depuis été organisées avec l’objectif de renforcer et défendre ce cadre normatif protecteur des droits des migrants et des réfugiés, et de mettre en œuvre les engagements de cette Déclaration.